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Immobilier tertiaire en 2025 : zoom sur les dynamiques du marché au 3e trimestre

| Thèmes : Professionnel | Investissement

Immobilier tertiaire 2025 : tendances et analyse du marché T3

Le marché de l’immobilier tertiaire français traverse une phase de transition complexe. Si certains indicateurs semblent s’améliorer, ils masquent un paysage profondément contrasté selon les zones, les typologies d’actifs et la qualité intrinsèque des immeubles. Dans notre travail au quotidien d'experts en évaluation immobilière, notre rôle est d’éclairer ces mouvements, d’en décoder les mécanismes et d’en analyser les impacts sur les valeurs vénales et locatives, à travers de notes conjoncturelles trimestrielles. Voici les points clés de la dernière analyse basée sur la note de conjoncture pour le troisième trimestre 2025 de BPCE Solutions Immobilières, enrichie par nos expertises terrain.

Un marché d’investissement qui se stabilise, mais à un niveau historiquement bas

Après deux années de tension, le marché français de l’immobilier d’entreprise montre quelques signaux positifs au 3e trimestre 2025.
Les volumes d’investissement repartent à la hausse, atteignant 8,7 milliards d’euros sur les neuf premiers mois (+7% par rapport à 2024). Mais derrière cette amélioration apparente, la réalité est plus nuancée : on reste bien en dessous de la moyenne 2020–2024 (près de 14 milliards d’euros sur la période).
En clair, le marché se stabilise, mais à un niveau inférieur à celui d’avant-crise.
L’essentiel des engagements a été réalisé en début d’année, signe d’une conjoncture encore incertaine et d’un attentisme persistant des investisseurs.

La remontée rapide de l’OAT à 10 ans (jusqu’à 3,62% cet automne) a comprimé la prime de risque, fragilisant l’attractivité des actifs immobiliers par rapport aux placements obligataires. Pour 2025, le marché devrait se maintenir autour de 12 milliards d’euros investis, confirmant ce nouveau palier plus “bas” mais, espérons-le, plus sain.

Île-de-France : un marché locatif sous tension... mais à deux vitesses

Le marché locatif de bureaux en Île-de-France illustre à lui seul le paradoxe actuel :

  • Demande placée : seulement 1,2 million de m² sur neuf mois, au plus bas depuis 2020 (-8% sur un an).
  • Offre immédiate : 6,1 millions de m² disponibles (+17% sur un an), une hausse continue qui porte le taux de vacance régional à 11% (contre 9,4% un an plus tôt).

Mais cette moyenne cache un écart immense entre Paris QCA (Quartier Central des Affaires) et les secteurs périphériques :

  • Paris QCA absorbe toujours bien la demande (1 an d’absorption théorique, 254 000 m² placés), avec des loyers prime qui dépassent désormais 1 100 €/m²/an.
  • En revanche, certains secteurs périphériques, comme la Seconde Couronne, affichent jusqu’à 7 ans d’absorption théorique, et des taux de vacance qui s’envolent (plus de 30% dans certains quartiers).
Absorption théorique par secteur (T3 2025)
Secteur Absorption théorique Commentaire
Paris QCA 1 an Marché résilient, demande stable, loyers prime à 1 100 €/m²/an
Paris hors QCA 2–3 ans Tension en hausse, offre en augmentation
Première couronne 4–6 ans Vacance en hausse, demande plus volatile
Seconde couronne 7 ans Déséquilibre marqué entre offre et demande

Ce "marché à deux vitesses" crée des opportunités… mais aussi des risques :
→ Les propriétaires d’actifs bien situés et rénovés s’en sortent,
→ ceux en périphérie ou avec des immeubles vieillissants font face à des délais de commercialisation très longs et à une pression sur les valeurs locatives.


En régions : une résilience qui contraste avec l’Île-de-France

Les marchés régionaux affichent des fondamentaux plus solides et mieux calibrés. En dehors de l’Île-de-France, plusieurs métropoles régionales affichent une santé remarquable. Les métropoles les plus dynamiques :

  • Toulouse : +19% de demande placée, taux de vacance limité à 4,2% et absorption record (1,5 an).
  • Lille : +7 %, absorption autour de 2 ans.
  • Bordeaux : +7 %, vacance 8 %.
  • Aix-Marseille : vacance exceptionnelle à 3,6 %.
  • Lyon : légère baisse, mais activité soutenue sur les meilleures localisations.

La recette ?
→ Une offre mieux calibrée, des loyers compétitifs, et une dynamique économique portée par les industries locales (aéronautique, tech, santé, logistique).
Cela attire les entreprises en quête de qualité de vie et de coûts maîtrisés, tout en offrant aux propriétaires des fondamentaux solides pour la valorisation de leurs biens.

Immobilier commercial : une reprise en trompe-l’œil

Le marché des commerces semble repartir… mais l’analyse montre que cette dynamique repose surtout sur une méga-transaction exceptionnelle (portefeuille Kering, 800–900 M€, soit 36% du volume national).
Sans cette opération, les volumes resteraient modestes, preuve d’un secteur toujours en mutation (e-commerce, évolution des modes de consommation, vacance commerciale hors IDF).
Même la hausse de fréquentation des centres commerciaux en Île-de-France doit beaucoup à l’effet “Jeux Olympiques” et à l’essor touristique sur Paris.
Pour les investisseurs et propriétaires :
→ Il est essentiel d’actualiser régulièrement la valeur de ses actifs commerciaux, en tenant compte de la volatilité des chiffres et des disparités locales.

Industriel & logistique : un marché sélectif, la qualité fait la différence

Les actifs industriels et logistiques connaissent un ralentissement sensible (-20% d’investissements sur neuf mois, –12 % en logistique, –44 % en locaux d’activité). Mais là aussi, deux tendances se dégagent. La réalité dépend du type d’actif :

  • Les entrepôts modernes, bien situés et bien équipés, restent recherchés, trouvent preneur - parfois rapidement.
  • Les locaux d’activité vieillissants ou inadaptés souffrent fortement (Obsolescence technique, hauteur sous plafond, normes ESG :
    → les utilisateurs et investisseurs arbitrent fortement selon la qualité).

La demande locative logistique recule de 17% au national, mais reste positive en Île-de-France (+25%).
Cela traduit une polarisation croissante :
→ Les meilleurs actifs tirent leur épingle du jeu,
→ Les biens moins adaptés voient leur valeur baisser.

Pour les propriétaires et investisseurs, l’enjeu est de plus en plus d’anticiper la “prime au neuf” et la décote liée à l’obsolescence fonctionnelle.

Taux, prime de risque, valeurs vénales : vigilance et expertise plus que jamais nécessaires

La remontée de l’OAT à 10 ans a comprimé la prime de risque immobilière à des niveaux historiquement bas (environ 50–60 points de base à Paris QCA).
Concrètement, cela signifie que la rémunération du risque immobilier se rapproche dangereusement de celle des obligations d’État, ce qui pèse sur les valorisations.
Conséquence directe :

  • Soit les valeurs d’expertise doivent être ajustées à la baisse (pour restaurer une prime de risque attractive),
  • Soit les loyers devraient fortement progresser (ce qui reste difficile dans un marché marqué par la vacance).

Pour les clients et partenaires, c’est une période où l’expertise régulière, fine, adaptée à chaque actif devient un outil clé de gestion et de décision.

Pourquoi faire appel à un expert immobilier agréé dans ce contexte ?

Dans un marché aussi fragmenté, mouvant, où la valeur d’un immeuble peut évoluer du tout au tout selon sa localisation, sa qualité ou son positionnement, l’expertise immobilière indépendante, argumentée, documentée est plus que jamais essentielle.

Notre cabinet s’engage à :

  • Fournir des analyses objectives, actualisées et contextualisées,
  • Accompagner propriétaires, investisseurs et collectivités dans leurs prises de décisions,
  • Valoriser vos actifs dans la durée, quel que soit leur segment.

Pour toute demande, question ou besoin d’actualisation de vos valeurs immobilières, contactez-nous : notre équipe est à votre écoute pour vous accompagner avec rigueur et pédagogie.

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